Le régime cétogène est un régime faisant la part belle aux lipides. De nombreux bienfaits lui sont attribués comme la perte de poids. En quoi ce mode d’alimentation consiste-t-il ?
Le régime cétogène est un mode d’alimentation pauvre en glucides et riche en lipides.
Dans ce régime, les glucides représentent ainsi moins de 10 % des apports énergétiques totaux (NACRe, 2017). En revanche, les apports caloriques journaliers ne sont pas diminués : environ 2000 kcal pour un adulte-type ; seule la répartition est modifiée, elle est d’environ 5 à 10 % de glucides, 70 à 80 % de lipides et 15 à 25 % de protéines. Pour rappel, les recommandations nutritionnelles de l'Anses pour un adulte sont de 40 à 55 % de glucides, 35 à 40 % de lipides et 10 à 20 % de protéines (Anses, 2016).
L’effet cétogène devient important quand le corps est en état de cétose, c’est-à-dire que les cellules de l’organisme n’ont plus suffisamment de glucose comme source d’énergie, et vont donc avoir recours à une voie alternative : la cétogénèse. Cette voie est basée sur la dégradation des acides gras en corps cétoniques - dont le principal le béta-hydroxybutyrate - pour fournir de l’énergie aux cellules gluco-dépendantes (Inserm, 2019). En pratique, cette voie énergétique devient efficace au bout de plusieurs semaines.
Dans la pratique, ce mode d’alimentation exclut tous les produits riches en glucides comme les céréales, les légumineuses, les fruits, les produits sucrés…
Le régime cétogène s’est tout d’abord développé dans un cadre thérapeutique car préconisé par des professionnels de santé à des patients atteints d’épilepsie réfractaire aux traitements médicamenteux.
D’autres bienfaits lui ont par la suite été attribués : perte de poids, activité anti-inflammatoire… Des études ont montré que la conduite d’un régime cétogène à court terme (3 mois) conduisait à une perte de poids, celle-ci serait en fait principalement due au déficit énergétique (Anses, 2010).
Le régime cétogène modifie profondément l’alimentation « classique », son adoption conduit à une réaction de l’organisme face à ce changement pouvant être brutal. La phase d’adaptation peut s’accompagner d’effets secondaires comme des nausées, de la fatigue, des vertiges…
D’un point de vue nutritionnel, l’exclusion de certains groupes d’aliments peut réduire à des apports insuffisants en certains nutriments comme les fibres, le calcium ou la vitamine C. De plus, la proportion des lipides étant prépondérante dans ce mode d’alimentation, un mauvais équilibre – trop grande proportion d’acides gras saturés – peut conduire à une augmentation du cholestérol LDL, aussi appelé « mauvais cholestérol », ou à un accroissement de l’insulinorésistance (Anses, 2010).
A ce jour, il n’y a pas de recommandations des instances de santé française et européenne (voir Article Anses Efsa...qu’est-ce que c’est ?) en faveur du régime cétogène, c’est pourquoi Kriss‑Laure ne propose pas de produits adaptés à ce mode d’alimentation.
Sources :
Anses, 2010. Evaluation des risques liés aux pratiques alimentaires d’amaigrissement. Rapport d’expertise collective, Novembre 2010.
Anses, 2016. Actualisation des repères du PNNS : révision des repères de consommations alimentaires. Rapport d’expertise collective, Décembre 2016.
Inserm, 2019. Les controverses biochimiques du régime cétogène. 29 janvier 2019, www.inserm.fr.
NACRe, 2017. Jeûne, régimes restrictifs et cancer : revue systématique des données scientifiques et analyse socio-anthropologique sur la place du jeûne en France. Rapport d’expertise collective, Novembre 2017.