Appétit coupé ou, au contraire, chocolat et gâteaux pour se réconforter… le stress conduit à une perturbation de la prise alimentaire. Comment cela s’explique-t-il ? Quelles sont les conséquences sur la prise de poids ?
Le stress correspond à un phénomène d’adaptation de l’organisme à un stimulus perturbant l’équilibre physique et/ou psychologique d’un individu. Il est déclenché par un évènement appelé « agent stressant » pouvant être par exemple un mal-être, un examen, un travail sous pression, un accident…
Lors de la manifestation de l’agent stressant, le corps réagit en deux ou trois phases :
- la phase d’alarme : les glandes surrénales secrètent de l’adrénaline conduisant à une augmentation de la pression artérielle et du rythme cardiaque, et à la contraction des muscles ;
- la phase de résistance : après quelques minutes, d’autres hormones sont sécrétées dont le cortisol qui entraîne une libération du glucose dans le sang pour fournir de l’énergie à la résistance face à l’agent stressant ;
- la phase d’épuisement : si la situation stressante perdure, l’organisme s’affaiblit et épuise ses réserves énergétiques (Fédération Française de Cardiologie, 2020).
La temporalité de ces phases est variable en fonction du type de stress.
On différencie le stress aigu et le stress chronique.
Le premier survient de façon occasionnelle et est momentané.
En revanche, le second est plus durable dans le temps, il est la conséquence d’une exposition répétée ou continue à des agents stressants. Si le stress aigu est nécessaire pour gérer des situations particulières, le stress chronique est associé à la phase d’épuisement qui peut avoir des conséquences sur l’organisme.
Les répercussions du stress chronique sont nombreuses : insomnie, prise de poids, dépression… elles sont variables d’un individu à l’autre.
Concernant l’alimentation, alors qu’en situation de stress aigu l’appétit sera coupé avec une sensation de « boule au ventre », de son côté, le stress chronique aura plutôt l’effet inverse. Le maintien de niveaux élevés d’hormones au cours de la phase d’épuisement conduit à un dérèglement du système hormonal. Ainsi, l’appétit sera stimulé et l’individu aura tendance à se tourner vers la nourriture comme source de réconfort. La comfort food se traduit généralement par des aliments gras et sucrés.
De plus, la sécrétion de cortisol bloque la libération d’insuline dont le taux demeure bas. La glycémie restant à un niveau élevé, les cellules deviennent ainsi plus résistantes à l’insuline augmentant le risque de développer un diabète de type II (Lloyd et al, 2005).
Au-delà de la quantité et de la qualité de l’alimentation pendant une période de stress, une étude récente chez la souris a montré qu’une alimentation riche en calories, combinée au stress, entraîne une prise de poids plus importante que la même alimentation sans stress (Herzog et al, 2019).
En cas de stress chronique, il est conseillé de consulter un professionnel de santé. De plus, la pratique d’un sport et une alimentation saine peuvent contribuer au bien-être et limiter les conséquences du stress chronique sur la prise de poids.
Sources : Fédération française de cardiologie, 2020. Reconnaître les différentes formes de stress. www.fedecardio.org Ip, C. K., Zhang, L., Farzi, A., Qi, Y., Clarke, I., Reed, F., ... & Begg, D. (2019). Amygdala NPY circuits promote the development of accelerated obesity under chronic stress conditions. Cell metabolism, 30(1), 111-128. Lloyd, C., Smith, J., & Weinger, K. (2005). Stress and diabetes: a review of the links. Diabetes spectrum, 18(2), 121-127.